Voici les dernières publications
N'en faites pas trop non plus nouvelle ajoutée le 25/08/2012 à 14h08
Par Lice Dobrach

Donnez-nous notre avis !
Il va bien falloir que vous me parliez pourtant. Muet. Je n'arrive pas à faire sortir le moindre son de ma bouche. Plus capable d'aucune expression non plus. L'horreur. [...]

Réaumur nouvelle ajoutée le 17/04/2012 à 11h23
Par Lynn Behr T.

Allez, on y va, let’s go, comme ils disent. Ça va aller. Respire. Ouvre la porte... Tranquillement, n’aie pas peur. Voilà, comme ça, pose la main sur la poignée... Houlà, elle est froide. C’est le problème, avec le métal, quand il fait froid dehors... Ca me rappelle les fauteuils en cuir de ma mère, un cauchemar... L’hiver on y gèle et l’été ça colle aux fesses. En plus ça couine, cette saleté... Ils sont beaucoup trop roses, ils sont beaucoup trop roses... Oui, on le saura... [...]

Sur la toile, entre les rêves nouvelle ajoutée le 09/02/2012 à 20h46
Par Odile Woesland

Il y a un temps pour tout, m’aurait dit Loïs, quand tu es prêt à recevoir, la vie te donne, sinon, elle continue sa route, sans toi qui rumines que le monde est injuste. Apprends à connaître ton désir, et il te connaîtra ! J'étais à la croisée des extrêmes quand on s'est rencontrés. J’hésitais à poursuivre la peinture, j’avais tout sacrifié pour elle, et je vivais comme un crève-la-faim. J’avais perdu la flamme de la jeunesse, cette foi qui vous pousse à franchir l’impossible et qui me persuadait que j’avais du talent. Je regardais mes tableaux avec angoisse, me demandant sans cesse, si ça valait la peine de se donner tant de mal. Au nom de l’art, ce nom posé en équilibre au sommet du néant, comme un accent circonflexe qui hésite à se laisser tomber pour déclencher une avalanche de questions sans réponses, il me semblait que j’étais devenu une caricature de moi-même enfermée dans sa solitude, doutant de tout et du monde. [...]

Peur panique nouvelle ajoutée le 27/12/2011 à 11h03
Par Paul Garcia

Six heures du mat, j’ai des frissons. Réveillée, une heure avant que mon réveil ne sonne, je me sens mal à l’aise. Le cauchemar, comme tout au long de cette semaine, s’est encore manifesté. Je suis trempée de sueur, les draps en sont imbibés.
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Au commencement, il y avait Elvis... nouvelle ajoutée le 19/04/2011 à 06h07
Par Mathieu Croizet

De toutes les façons au commencement, hé ben, y’avait Elvis, oui mec, Elvis tu vois, tu piges, le Roi, The King, the one and only ? Et Elvis tu le mettais seul devant une foule en délire et ben je peux te le dire, oui, ça je peux te le dire directement, comme ça, hé ben, il n’avait pas peur, il avait de grosses couilles le Elvis comme celles d’un éléphant, c’est moi qui te le dis. C’est sûr !
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L'oeil du puits nouvelle ajoutée le 15/02/2011 à 08h47
Par Thierry Jandrok

Magnifique "tentative de rendre compte de l'indicible" de l'expérience psychotique, et de "mettre en scène la dynamique du délire".
Il était quatorze heures dans le bureau médical au deuxième étage du pavillon Dupré. Ce pavillon se trouvait dans l’ancien asile de Hoerdt. L’hôpital était situé dans la proche banlieue à une quinzaine de kilomètres au Nord de Strasbourg. Hoerdt avait changé au fil des décennies. D’abord conçu pour accueillir les malades violents et les alcooliques chroniques, il était devenu un hôpital psychiatrique traditionnel, avec ses familles d’infirmiers et ses dynasties d’administrateurs.
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Vanille nouvelle ajoutée le 23/01/2011 à 16h23
Par Lyz Maddox

Et voilà ! Premier jour dans la vraie vie. Je fais le saut de l'ange pour soi-disant grandir. Et il faut être franc, je n'avais rien vu venir. Je regardais à peine défiler les années et les journées commençaient quand le soleil était à son apogée, me traînant en cours.
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Vengeance nouvelle ajoutée le 19/01/2011 à 16h22
Par Johann Moulin

J’ai un problème avec l’alcool depuis que ma femme est morte.
J’y ai noyé mon chagrin tout naturellement. Je n’arrivais plus à penser correctement, je ne sortais plus de chez moi et je ne voulais voir personne. Alors j’ai commencé à côtoyer la bouteille pour oublier que ma femme venait de se faire tuer. En y repensant, je sais que ça a été stupide de ma part. Je pensais que le fait de me niquer la tête au point de ne plus me souvenir de ma soirée au réveil, pouvait me rendre service et m’aider à oublier la douleur qui me rongeait.
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Diffractions nouvelle ajoutée le 04/01/2011 à 09h19
Par Thierry Jandrok

Le personnage principal est héboïdophrène : antisocial et relativement violent, sur fond d'apathie et d'émoussement des affects.
En cette fin du mois de novembre, la capitale alsacienne revêtait son manteau de lumière préludant aux fêtes de fin d’année. Alors que l’automne finissait de dénuder la nature, le froid avait étendu son manteau de givre sur la ville et la campagne alentours. La nuit se faisait de plus en plus profonde, et les arbres devenus squelettiques rappelaient à tout un chacun la fragilité de l’existence. Il était temps de préparer Noël, d’organiser le combat contre l’obscurité et la mort. Là-bas, dans cette région frontalière, Noël est une période paradoxale, à la fois sombre et lumineuse. À défaut de chaleur et de couleurs, les rues s’habillent de néons et de guirlandes lumineuses aux teintes chatoyantes. Les arbres dénudés par le vent du nord implorent la clémence des cieux. Nul n’est dupe. La saison se prête plus à la célébration des deuils et des regrets qu’à la joie de vivre.
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Idylle massacrée nouvelle ajoutée le 08/12/2010 à 09h23
Par Becca Heller et Ted

Le jeune homme, un petit avorton ridicule, sortit de chez lui à 14h37. Il était fort en retard, car sa pause-déjeuner s’était prolongée d’une manière tout à fait désagréable suite à un énième appel revendicateur de sa mère, lui rabâchant une fois de plus son discours favori.
« Mais tu sais mon chéri, tu as trente ans maintenant, il serait temps que tu te trouves une petite femme pour s’occuper de toi. Je ne serai pas toujours là, tu sais. Je n’en ai plus pour très longtemps… »
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L’inexistant nouvelle ajoutée le 28/10/2010 à 10h43
Par Odile Woesland

Souvent, je la laisse s’asseoir en face de moi comme si elle était mon reflet, comme si j’étais son hôtesse accueillante, comme si nous étions des amies, de vraies amies. J’aime bien sa manière furtive de repérer les passagers du bus, de vérifier qu’on l’a bien vue, qu’elle est encore jolie, qu’elle plaît, qu’elle pourra réciter sa leçon, que tout le monde l’entendra et qu’elle sera au centre de ce monde. Elle sort du cabas trois de ses enfants avec un geste d’attention pour chacun.
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À la lettre nouvelle ajoutée le 17/10/2010 à 18h41
Par Lice Dobrach

J'adore le bruit de vaisselles qui s'entrechoquent. Petite, je préférais ça à une veilleuse. Après m'avoir couchée, ma mère débarrassait la table dans la cuisine tandis que mon père l'attendait dans le salon devant le film du soir. De la cuisine vers les combles, cette douce berceuse de porcelaine était alors la plus rassurante des chansons de Morphée et je me laissais plonger lentement dans de profonds sommeils de gosses.
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Le SONGE et L'existence nouvelle ajoutée le 03/10/2010 à 10h42
Par zoran clamence

L'œil flapi, absorbé par le levant, j'attends, désespérément, la représentation du jour. Il m'arrive régulièrement de contempler la rixe quotidienne qui se perpétue ici, là, partout. De coutume, je m'exalte rapidement devant ce spectacle et puis je gagne mon lit. J'admire l'obscurité qui se débat, qui s'essaie, qui se risque, qui brave vaillamment la clarté du naissant. Toutes deux, arrogantes et dédaigneuses, se toisent, se défient, se provoquent et se narguent. La joute obstinée ne semble, durant quelques instants, trouver de fin. Je divague un moment et l'image d'une estampe libertine se dessine. Comme une lithographie aux allures tendancieuses.
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Billy nouvelle ajoutée le 13/07/2010 à 15h39
Par Gipsy Paladini

La première fois qu’il m’a violée, je venais d’avoir quatorze ans. Ma mère m’avait préparé une surprise party pour mon anniversaire. Je rentrais de mon cours de clarinette quand je trouvai une dizaine de camarades de classe reluisants dans leurs vêtements du weekend, avachis sur le sofa du salon de notre maison. Il y avait Shelly la vamp, Sonia la tigresse, Myriam la boudeuse, Zoriana l’intouchable, et quelques groupies que le quatuor avait coutume de se trimballer. Huit filles et deux garçons – et pas des petites pointures -, en clair des gens pour qui d’ordinaire je n’existais pas. Peut-être m’apercevaient-ils parfois. Comme une trace de graisse sur les verres de leurs lunettes Dior, ou une bouloche sur leur veste Chanel, un intrus que d’un mouvement de doigt énervé on fait disparaître ou d’une pichenette on envoie valser. J’étais si loin de leur piédestal que leur regard passait au-dessus de moi, à côté, et même parfois à travers moi, mais jamais vraiment il ne s’arrêtait sur mon être corporel.
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L'homme aux deux visages (schizophrénie) nouvelle ajoutée le 03/06/2010 à 15h16
Par Firouzeh Ephrème

Dans un royaume vaste et prospère,
Les gens coulaient les jours heureux.
Du moins, c’était ce qu’ils laissaient croire aux autres !
Parmi eux vivait un garçon bienveillant, gentil mais malheureux.
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Gémellités nouvelle ajoutée le 07/05/2010 à 15h45
Par Jean-Pierre Desthuilliers

Quel est cet Autre en moi qui se cache et m’épie
Lové tel un serpent figé entre deux songes,
Attentif à mon geste, et m’observe, curieux
De connaître le sens secret de ma posture ?
[...]

Dans la tête nouvelle ajoutée le 27/04/2010 à 15h02
Par Paul Garcia

Par une matinée ensoleillée, Victor Albédjian sortait sa décapotable rouge de son garage. Avec une joie non dissimulée, il était fier du petit bijou qu’il s’était offert. L’été arrivant, il piaffait d’impatience de pouvoir l’utiliser, afin de pavaner dans les rues de la cité.
Il vivait dans une résidence composée de maisons individuelles, proches les unes des autres, possédant toutes un jardin à l’entrée, entretenu soigneusement ou anarchiquement par les divers propriétaires, et, à l’arrière, un peu de terrain.
Certains utilisaient ce bonus comme un prolongement du premier jardin, d’autres comme un terrain de jeux pour leurs enfants, d’autres encore y avaient fait bâtir une piscine. Dans la Résidence Beau rivage, un univers serein et idéalisé, tout le monde se connaissait et s’appréciait, enfin presque.
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Une question de perfection nouvelle ajoutée le 07/04/2010 à 20h45
Par Thierry Jandrok

« Lydia, vous avez des doigts de fée ! », lui dit Gertrude Desforest, sa cliente du moment.
Pour toute réponse la jeune pédicure esquissa un sourire gêné. Elle passait délicatement son bâtonnet de buis sur le pourtour de l’annulaire droit de sa cliente. Les peaux, préalablement ramollies par l’eau émolliente, se détachaient de leur point d’ancrage, sans douleur ni regrets. Gertrude Desforets, était une habituée du salon de beauté. Elle s’y rendait une fois par semaine pour y passer la fin de l’après-midi. Elle se faisait d’abord coiffer. Puis, selon les besoins et surtout ses envies, elle se faisait faire un soin du visage, une épilation, une manucure ou un maquillage. Elle était riche, faite de caprices et de frivolités.[...]

Another One Bites the Dust* nouvelle ajoutée le 02/04/2010 à 08h48
Par Nathalie Dufayet

CHEVILLES ET POINGS LIÉS AUX BARREAUX DU LIT, les membres ankylosés et des escarres sous chaque cuisse, Mia attendait qu’il en finisse. Elle l’espérait de toutes ses forces, du moins celles qui lui restaient. Son cuir chevelu la faisait encore souffrir. Il avait dû lui arracher plusieurs mèches pendant le supplice de la chaise. Maintenant elle avait froid, faim et encore l’envie de pisser. Curieusement donc, son corps obéissait à ses impératifs naturels comme si de rien n’était.[...]

Progressif nouvelle ajoutée le 28/03/2010 à 11h44
Par Noël Boudou

Où suis-je ? Pendant deux, trois secondes le lieu m’a très vaguement rappelé quelque chose. Pendant une seconde, peut-être un peu moins j’ai même su avec certitude où je me trouvais et ce que je pouvais bien faire ici mais très rapidement, trop rapidement, tout s’est effacé jusqu’à ce que je ne sache plus rien. Et qui pouvait bien être ce type qui me regardait de travers avec l’air de se demander, lui aussi, ce que je foutais là ? Comme une sensation de déjà-vu, comme un rêve qui vous échappe dès le réveil, mes souvenirs et ma certitude se sont envolés. Le doute et l’inquiétude se sont installés.[...]

L'Antichambre : une admonestation nouvelle ajoutée le 18/03/2010 à 13h25
Par Sébastien Wojewodka

THE SCUM sentit avec alacrité la propagation du rictus mauvais sur ses zygomatiques. THE SCUM n'était pas son patronyme, bien évidemment. Néanmoins, il n'avait pas manqué de se baptiser comme tel. Le gros s'époumonait à traîner la dernière benne. L'oeil torve du gros ! Accroché au harnais, THE SCUM lui toucha le bide de l'index : « Veinard ! Demain tu fais partie de la nouvelle donne... » La NOUVELLE DEVISE était prête (où l'avait-il lue ?). Il la lança, accompagnée d'une glaire fusant avec la célérité d'un dard au curare : « Marche puis rampe, hé ! » Marche puis rampe gros, marche puis rampe gros : la fiction paranoïaque du triangle (équilatéral) gagnait du terrain, à n'en point douter, ça nononon. Question de Temps, et de moyens : mais déjà le Temps ne posait plus problème.[...]

Chambre 224 nouvelle ajoutée le 13/03/2010 à 09h08
Par Marc Legrand

Lisez "Chambre 224" en musique !
Clint Mansell - "Lux Aeterna"
On frappe à la porte.
Trois coups brefs.
Et une fois de plus, je sursaute sur ma chaise.
J’ai dû m’assoupir car mes yeux me piquent, ma langue est pâteuse et j’ai au fond de la gorge un arrière-goût persistant qui ne présage rien de bon. Nouvelle série de coups.
Ma visiteuse s’impatiente. Je tarde à répondre.
- Entrez !
Mais elle est déjà à l’intérieur. Annabelle. La femme de ménage en charge du deuxième étage de l’hôtel.
- Voici, m’indique-t-elle en posant un sachet en papier de teinte beige sur la petite commode de bois d’acajou.
- Merci. Vous pouvez disposer.
- Bien. A demain, monsieur.
- C’est ça… [...]

La clinique nouvelle ajoutée le 10/01/2010 à 18h54
Par Éric Lebreton

À Montmorency, la visite vaut le détour : on s’égare dans des avenues totalement vertes à force de parcs, jardins et autres saucissons d’herbes, durables ou éphémères, véritables ou non. On en imagine, des professions libérales très libérales, derrière les palissades... Bon, je ne leur veut aucun mal. Je n’ai pas de haine sociale. Mais je m’égarais dans ce décorum ! En quarante ans, c’était la première fois que je venais ici, en pleine banlieue nord. J’avais le plan de cette ville végétale déployé sur le siège du passager. Je cherchais la clinique. Ma sœur Mimi y séjournait. On avait chuchoté entre nous, entre gens de la famille, que c’était une clinique pour les gens très [...]
